Le décret tertiaire et le décret BACS (Building Automation and Control Systems) visent à réduire la consommation énergétique des bâtiments tertiaires, contribuant ainsi aux objectifs nationaux de décarbonation. Alors que le décret tertiaire fixe des objectifs de réduction énergétique, le décret BACS fournit les outils technologiques nécessaires pour les atteindre.
Dans cet article, nous allons explorer comment le décret BACS soutient la réalisation des ambitions du décret tertiaire, en optimisant la gestion énergétique des bâtiments ?
Qu'est-ce que le décret tertiaire ?
Le décret tertiaire, ou Dispositif Éco Énergie Tertiaire (DEET), est entré en vigueur en octobre 2019. Il impose une réduction progressive des consommations énergétiques des bâtiments du secteur tertiaire en appliquant une des 2 méthodes présentées dans l’article L 111-10-3 de la construction et de l’habitation :
réduire la consommation énergétique finale du bâtiment (par rapport à une année de référence post 2010) de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050
ou
atteindre un seuil de consommation énergétique fixé en valeur absolue pour chaque type d’activité.
Ces obligations concernent les bâtiments de plus de 1 000 m², qu’ils soient neufs ou existants. L’objectif est de pousser les entreprises à réduire leur consommation énergétique et à participer à la lutte contre le changement climatique. Chaque année, les résultats doivent être reportés via la plateforme OPERAT de l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique).
Cependant, bien que le décret tertiaire fixe des objectifs clairs, il n’impose pas de méthodes spécifiques pour y parvenir. C’est ici que le décret BACS entre en jeu.
Le rôle du décret BACS dans la gestion énergétique
Le décret BACS, publié en juillet 2020, exige l’installation de systèmes d’automatisation et de contrôle dans les bâtiments tertiaires équipés de systèmes de chauffage, ventilation ou climatisation d'une puissance supérieure à 70 kW. L’objectif est de permettre aux gestionnaires de mieux gérer leur consommation énergétique via des systèmes de gestion technique des bâtiments (GTB).
Ces systèmes permettent :
De surveiller et analyser les consommations en temps réel,
De piloter les systèmes de chauffage, ventilation et climatisation pour réduire les gaspillages,
D’identifier rapidement les dérives de consommation et de réagir en conséquence.
Alors que le dispositif éco-énergie tertiaire (DEET) fixe les résultats à atteindre, le décret BACS apporte des solutions techniques concrètes pour optimiser l'efficacité énergétique.
Comment le décret BACS facilite l’atteinte des objectifs du décret tertiaire ?
1. Optimisation des consommations d'énergie
L’un des principaux avantages du décret BACS est l’obligation d’installer des systèmes automatisés qui optimisent la gestion de l’énergie en temps réel. Ces systèmes permettent d’ajuster automatiquement la consommation en fonction des besoins réels. Cela évite les surconsommations inutiles, tout en améliorant les performances énergétiques globales des bâtiments.
Par exemple, un bâtiment équipé d'un GTB peut réguler automatiquement la température en fonction de l'occupation des pièces, réduisant ainsi les gaspillages énergétiques.
2. Pilotage et contrôle centralisé
Le pilotage centralisé des systèmes techniques (chauffage, ventilation, climatisation) permet une meilleure coordination des actions énergétiques. Cela simplifie la gestion des grands bâtiments et permet d’identifier les besoins énergétiques spécifiques de chaque zone.
Avec un contrôle centralisé, les gestionnaires peuvent rapidement corriger des dysfonctionnements, comme une surconsommation liée à un défaut dans le système de ventilation, avant qu’ils n'affectent les objectifs de réduction fixés par le décret tertiaire.
3. Surveillance continue pour une performance optimisée
Les systèmes imposés par le décret BACS permettent une surveillance continue des équipements et de la consommation d’énergie. En cas d’anomalies ou de dérives, les gestionnaires peuvent intervenir immédiatement, ce qui réduit les gaspillages sur le long terme.
Cette capacité à réagir rapidement est essentielle pour maintenir des niveaux de consommation compatibles avec les objectifs ambitieux du décret tertiaire.
4. Intégration des énergies renouvelables
Les systèmes de gestion technique des bâtiments facilitent également l’intégration des énergies renouvelables. Ils permettent de maximiser l’utilisation de sources d’énergie locales (panneaux solaires, géothermie), tout en réduisant la dépendance aux énergies fossiles.
Cela non seulement améliore la performance énergétique des bâtiments, mais contribue aussi aux objectifs de réduction des émissions de CO2 fixés par le décret tertiaire.
5. Implication des occupants dans la gestion énergétique
Les systèmes BACS ne se contentent pas d’optimiser les équipements, ils permettent également d’impliquer les occupants dans la gestion énergétique. Grâce à des interfaces simples et intuitives, les utilisateurs peuvent suivre leur consommation en temps réel, ce qui favorise l’adoption de gestes éco-responsables (réduction du chauffage, extinction des lumières inutiles).
Cette sensibilisation des occupants aide à atteindre plus facilement les objectifs de réduction énergétique fixés par le décret tertiaire.
6. Suivi et planification de la performance énergétique
Le décret tertiaire oblige les gestionnaires de bâtiments à déclarer leurs consommations sur la plateforme OPERAT. Grâce aux systèmes BACS, les données collectées sont précises et facilitent le suivi des performances énergétiques. Cela permet aux gestionnaires de démontrer leur progression et d’anticiper les actions nécessaires pour respecter les étapes de réduction (2030, 2040, 2050).
Cette planification proactive permet de prioriser les investissements dans les systèmes énergétiques, garantissant ainsi que les objectifs du décret tertiaire soient respectés.
7. La flexibilité du réseau électrique
La flexibilité du réseau électrique fait référence à la capacité d'ajuster la demande d'électricité pour assurer l’équilibre entre consommation et production. Avec une production plus variable et intermittente et une demande en hausse, la flexibilité est un enjeu important.
Un levier clé pour améliorer la flexibilité du réseau électrique est le potentiel d'effacement lié au pilotage. Il s'agit de réduire temporairement ou de décaler la consommation énergétique d'un bâtiment lors des périodes de forte demande, sans gêner le confort des utilisateurs ou les performances du bâtiment. Cette réduction de consommation est particulièrement utile pour éviter des situations de surcharge du réseau, notamment lorsque la production d'énergie est insuffisante ou lorsque les énergies renouvelables, plus fluctuantes, dominent le mix énergétique. Prenons l’exemple d’Ecowatt, dispositif d’alerte vigilance coupure, qui permet d’avoir des alertes en cas de tension sur le réseau électrique.
Le potentiel d'effacement lié au pilotage est un outil puissant pour l’améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments tout en offrant une flexibilité précieuse au réseau électrique, contribuant ainsi à la stabilité du système et à la transition énergétique globale.
Le décret BACS joue un rôle crucial dans l’atteinte des objectifs du décret tertiaire en offrant des solutions techniques adaptées à la gestion et à l’optimisation de l’énergie dans les bâtiments tertiaires. En automatisant la gestion des équipements et en facilitant l'intégration des énergies renouvelables, le décret BACS permet de réduire les consommations énergétiques, tout en garantissant la conformité avec les exigences du décret tertiaire.
En résumé, grâce aux systèmes d'automatisation et de contrôle, le décret BACS contribue non seulement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais aussi à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone d'ici 2050.
Prêt à optimiser l'efficacité énergétique de vos bâtiments
et atteindre les objectifs du décret tertiaire ?
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